Flat Track, Speedway, découvrez 7 disciplines motos spectaculaires
L’univers des sports motocyclistes comporte de nombreuses compétitions aussi variées qu’impressionnantes dont les plus médiatisées sont les courses de moto GP, le moto-cross et le supercross.
Blackpines souhaite braquer les projecteurs vers des courses motos bénéficiant d'une faible couverture, mais tout autant extraordinaires et pour le moins étonnantes. Des catégories originales qui nécessitent des prépas poussées, carburant de notre passion commune du Café Racer.
Sur terre, herbe, glace ou bitume, les pilotes de motos du monde entier s’affrontent depuis plus de cent ans aux guidons de machines incroyables, jusqu’à la création récente des Sultans of Sprint où rivalisent de vitesse des motos vintages de toute beauté.
L’occasion de vous inviter à une petite virée sur les terrains de jeux de ces engins surprenants. Découvrez 7 disciplines motos spectaculaires, en commençant par la résurrection du Flat Track.
Le Flat Track : Indians motorcycle vs Harley-Davidson
© Indian motorcycle
Le mouvement Café Racer est sans doute à l’origine de la renaissance d'une épreuve qui a connu ses heures de gloire dans les années 70, le Flat Track ou Dirt Track. Apparues dans les années 20, ces courses de motos (de vélos au départ !) se déroulaient sur des pistes de terre, de formes ovales.
Dix ans plus tard, l’American Motorcyclist Association (AMA) crée une compétition réservée aux motos de série. Harley-Davidson et Indian s’y affronteront jusqu’à la disparition, en 1953, de la marque au célèbre chef indien. Il faudra attendre l’année 2013 pour voir le retour en force d’Indian Motorcycle avec ses nouvelles motos Chief Classic, Chief Vintage et Chieftain.
Entre les années 60 et 80, plusieurs marques britanniques vont alors s’intéresser au flat track. Après l’arrivée des Triumphs, Matchless et autres BSA entreront bientôt dans la danse les japonaises. Le Flat Track prend son essor et dévoile au fil des championnats des noms de pilotes qui deviendront des icônes des GP : Kenny Roberts, Freddie Spencer ou Wayne Rainey, pour ne citer qu’eux.
Disparu depuis la fin des années 80, le Flat Track renaît dans les années 2000, profitant de l’émergence de la mouvance des motos vintage. Partant d’une moto de série (cylindrée libre), les transformations ne peuvent être effectuées ni sur le moteur ni sur le cadre. Contrairement à la discipline jumelle du Speedway, l’arrière de la moto, la fourche et les amortisseurs ne sont pas démontés. Seul le frein avant est retiré.
Les courses se déroulent sur des pistes gazonnées, cendrées ou en terre battue longues de 200 m (10 motos max) à 1 600 m (15 motos max). Ces motos de série concourantes avec des ajustements somme toute légers représentent bien l’esprit Café Racer. À lire, si ce n’est déjà fait, la Story de l’un de nos clients racontant comment il participa à l’El Rollo du Wheels & Waves en 2019.
Il existe un grand nombre de sports motocyclistes qui, pour le coup, imposent d’impressionnantes modifications pour des épreuves spectaculaires. Poursuivons notre tour d’horizon des disciplines motos hors normes par celle qui figure sans doute parmi les plus connues : le Speedway.
© Drew Ruiz
Le Speedway : un anneau pour spécialistes de la glisse
Il faut remonter au tout début du XXe siècle, aux États-Unis, pour assister aux premières épreuves de Speedway. Plus tard, dans les années 20, les courses sur pistes cendrées débarquent en Grande-Bretagne et se répandent peu à peu en Europe. En 1936, c’est dans l’enceinte du mythique stade de Wembley que se déroulera le premier Championnat du monde de Speedway.
Depuis, la FFM (Fédération Française de Motocyclisme) a mis en place différentes catégories selon les âges, l’expérience des pilotes et la puissance des machines. À l’instar de l’univers Café Racer, de profondes modifications sont effectuées sur les motos pour en faire des engins adaptés à ce type de compétition.
En effet, le principe est de rouler plein gaz, en tournant seulement à gauche, sur un anneau cendré. Pour ce faire, les motos sont dépourvues de freins, d’amortisseurs et sont dépouillées au maximum. Elles sont équipées d’un cadre tubulaire allégé et d’une fourche à balancier pour absorber la torsion générée. Ainsi, la stabilité de l’engin est assurée lors du franchissement, tout en glisse, des courbes de la piste.
Le speedway en détail :
- piste : cendrée ;
- longueur : 160 m à 480 m ;
- largeur lignes droites : 10 m (250 cm3 et plus), 8 m (moins de 250 cm3) ;
- largeur virages : 14 m (250 cm3 et plus), 10 m (moins de 250 cm3) ;
- nombre de pilote ou équipages : 6 par manche ;
- cylindrée : 500 cm3 max, 1 000 cm3 pour les side-cars.
Dompter un monocylindre de 500 cm3 développant plus de 80 chevaux, la poignée dans le coin, sans freins ni amortisseurs nécessite d’avoir un gros, un très gros cœur. Effectuer des tours de piste en Speedway exige une maîtrise parfaite de la glisse et une justesse dans la dérive pour virer sans perdre de vitesse.
Pour y parvenir, les pilotes ne doivent faire qu’un avec leur moto et réaliser avec précision une multitude de mises au point entre chaque épreuve. Ajuster la position de la roue arrière, régler les gicleurs, la carburation, l’allumage ou l’embrayage sont impératifs et requiert de bonnes connaissances en mécanique.
© Royal Enfield
Le Ice Speedway : discipline moto hors normes par excellence
Une fois le Speedway arrivé en Grande-Bretagne dans les années vingt, les courses de motos sur glace connaissent un grand succès dans les pays scandinaves et en Russie. Très vite, ce type d’épreuve est adapté pour pouvoir se dérouler sur des pistes fréquemment gelées dans ces pays du nord.
Pour permettre aux motos d’adhérer sur ce revêtement gelé, peu propice aux deux-roues, c’est le moins que l’on puisse dire, les pneus sont bardés de pointes métalliques longues de 28 mm : de 120 à 150 pointes sur la roue avant et jusqu’à 200 sur la roue arrière. Un système particulièrement efficace pour assurer le grip sur la glace et accessoirement, lacérer le corps des concurrents malchanceux qui auraient eu la malencontreuse idée de venir s’y frotter !
Plus hauts et plus lourds que les motos utilisées en Speedway, ces monocylindres Jawa (pour la majorité des moteurs utilisés) de 500 cm3 (la cylindrée est libre) disposent eux d’une boîte deux vitesses. Pour le reste, même principe qu’en Speedway classique, quatre gladiateurs se tirent la bourre sur un anneau glacé durant quatre tours.
Avant de se lancer sur la piste, on s’attendrait presque à les entendre clamer le fameux « Ave Caesar, morituri te salutant ». Parce que, si en Ice Speedway les pilotes sont équipés de combinaisons renforcées et que d’importantes protections sont fixées aux roues, passer son temps allongé à quelques centimètres de centaines de crocs nécessite une grosse, mais alors, une très grosse dose de courage.
- piste : glace ;
- longueur : 400 m à 1 300 m ;
- largeur : 8 m.
Le Long Track et le Grass Track : versions longues du Speedway
Les courses de Long-Track se déroulent sur des pistes cendrées, gazonnées (Grass-Track) ou en terre battue plus longues que celles pratiquées en Speedway. Les motos sont également plus grandes et plus lourdes. Cependant, comme celles utilisées dans les épreuves d’Ice Speedway, elles disposent de deux vitesses.
En septembre 2018, à Morizès en Gironde, l’équipe de France est sacrée pour la première fois championne du monde et récidivera un an plus tard à Vechta, en Allemagne.
- piste : cendrée, gazonnée, terre battue ;
- longueur : 300 m à 1 300 m ;
- largeur lignes droites : 12 m ;
- largeur virages : 15 m ;
- nombre de pilotes : 8 par manche, 6 side-cars ;
- cylindrée : 500 cm3 maximum, 1 000 cm3 pour les sidecars.
Le Dragster moto : maîtriser un monstre de 600 chevaux
Une course de dragster consiste à parcourir le plus vite possible une distance de 201,16 m ou 402,33 m selon les pistes. Originaires des États-Unis, les dragsters débarquent sur le sol français, et plus précisément sur le circuit des 24 h du Mans, au début des années 80. L’attrait spectaculaire de cette discipline attire alors plus de 50 000 fans.
En 1984, un championnat de France est mis en place avec deux catégories reines, le Pro Stock (leur apparence d’origine cache de vrais dragsters) et le Top Fuel (renommé Competition Bike) intégrant les Pro Mod, les Funny Bike et les Tof Fuel, la formule la plus prestigieuse.
Effectuer 200 mètres en moins de 5 secondes n’autorise pas l’approximatif. Tout doit être minutieusement contrôlé avant de démarrer la spectaculaire séquence de burn (monter le pneu arrière de 50 cm de largeur en température, en le faisant tourner à grande vitesse). Restera alors à libérer les chevaux au signal délivré par « l’arbre de Noël » (dispositif électronique déclenchant un compte à rebours lumineux).
Atteindre les 100 km/h en moins de 20 m met clairement à rude épreuve la partie cycle et explique l’installation de wheelies bars prévenant le retournement de la moto.
Cette discipline étant très populaire en France, la FFM a créé une catégorie « Promotion » permettant l’utilisation de motos de série, conformes au Code de la route. Il suffit dès lors de s’acquitter d’une licence FFM et d’un droit d’engagement à la compétition choisie.
Ensuite, il vous faudra vous équiper d’une combinaison de cuir (une ou deux pièces), démonter les clignotants et la plaque d’immatriculation, protéger le phare et coller vos numéros de course. Il ne vous restera plus qu’à défier le chrono sur votre machine.
La montée impossible : toucher les nuages… ou presque !
La montée impossible (Hill-Climbing), un nom qui résume bien à lui seul la problématique de cette discipline moto hors normes. L’objectif est simple : gravir une côte naturelle dotée d’un pourcentage de dénivelé affolant, en allant le plus haut, voire avec le meilleur chrono.
Nées au début du XXe siècle aux USA, ces épreuves apparaissent en Europe dans les années 80, notamment en France et connaissent rapidement un grand succès auprès du public avide de sensations fortes. Pour parvenir à grimper ces pentes vertigineuses, les concurrents sont libres de modifier à outrance leurs engins.
Deux transformations majeures sont pratiquées : un empattement obligatoire minimum de 170 cm (écart entre les axes de roues) en allongeant le bras oscillant et la fixation sur le pneu arrière de godets en métal ou caoutchouc, ou encore de boulons selon la nature du terrain.
Un garde-boue enveloppant le pneu est exigé par mesure de sécurité. Le cadre peut être celui d’origine, mais il est plus souvent fabriqué entièrement. Pour le pneu arrière, deux écoles s’affrontent : large, type voiture ou dragster, ou étroit avec godets. Le fait d’allonger le bras oscillant implique un ajustement de l’amortisseur arrière.
Les pilotes installent également des guidons de cross larges qui permettront de planter la moto au moment de la chute et d’éviter qu’elle ne recule trop. En effet, la distance parcourue se calcule au niveau de la roue avant, machine immobilisée. Quant à la boîte, elle comportera une ou deux vitesses. Le Hill-Climbing est avant tout une aventure de passionné(e)s.
Un gros travail de préparation est nécessaire et les heures passées en atelier ne se comptent pas, un vrai plaisir pour les amoureux(ses) de la mécanique.
- piste : terre, cailloux, trous, « murs » ;
- longueur : 100 à 200 m ;
- largeur : 4 à 8 m ;
- cylindrée : au moins 600 cm3.
Sultans of Sprint : défis de belles bécanes sur fond de rock et d’amitié
© The Lucky Cat Garage
Fin de ce tour d’horizon des disciplines motos hors normes par le challenge européen Sultans of Sprint imaginé en 2015 par Sébastien Lorentz, fondateur du Lucky Cat Garage et de l’étonnante BMW R100RS SprintBeemer. Une idée de prépa autour d’un simple pneu de dragster et financée en partie par la vente du t-shirt de son Lucky Cat en perfecto.
Lorsque l’on évoque des courses d’accélération, départ arrêté, on pense tout naturellement aux Dragsters. Sébastien a entrepris le projet d’une compétition réservée à des motos vintages issues de l’univers café racer construites sur mesure par des préparateurs talentueux et les meilleurs ateliers. L’objectif est de performer en vitesse et en accélération avec des motos plus ou moins anciennes.
La première année a vu s’affronter une quinzaine de joyeux drilles aux guidons de Triumph, BMW, Ducati, Moto Guzzi et Harley. Puis, en 2016, quatre constructeurs entrent en lice : Yamaha, Royal Enfield, Harley, BMW et Indian (avec la fameuse Scout Appaloosa pilotée par Randy Mamola himself).
Mais cette compétition se révèle bien différente des épreuves de Speedway et Flat Track. Elle est le fruit d’une passion commune autour de la moto vintage, le plaisir de se retrouver, s’amuser, se déguiser, faire la fête ensemble et partager, le plus simplement du monde. Si les classements se réfèrent aux résultats des courses, ils tiennent compte aussi de la créativité et de la « folie » des préparateurs qui se regroupent au sein de deux classes :
- Freak Class: moteurs 4 temps refroidis par air ou huile, jusqu’à 1 800 cm3, injection d’oxyde d’azote, châssis surbaissés, turbo, surcompresseur, en fait les seules limites sont celles de l’imagination des constructeurs ;
- Factory Class: moteurs 4 temps refroidis par air ou eau. Rapport poids/puissance imposé de 0.65 (une moto de 100 kg ne peut excéder 160 chevaux).
Mélange de motos racées, de pilotes connus ou non, de constructeurs et de préparateurs prestigieux, les Sultans of Sprint grandissent chaque année et participaient, en 2019 au Café Racer Festival à Montlhéry.
Sprint final
Ces différentes disciplines motos ont en commun un travail de préparations et de modifications importantes, proches du quotidien des passionné(e)s de bécanes vintages. Que l’on fasse appel à un professionnel ou que l’on transforme soi-même sa moto, c’est la même passion qui nous anime.
Les courses de Speedway, de Flat Track, de montée impossible et bien sûr le Sultans of Spirit sont l’occasion de découvrir des univers captivants, d’effectuer des rencontres et pourquoi pas de se lancer, à son tour, dans la prépa de la moto de ses rêves. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’univers du café racer, ne manquez pas de lire notre article « Café racer : 5 raisons de franchir le pas ».
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