Huile Moteur Moto : Choisir Sans Se Tromper
Comment choisir la meilleure huile moteur ?
Pour une moto récente, le plus simple est de respecter les recommandations du constructeur, en ajustant si besoin la viscosité en fonction des conditions d’emploi (intensité, localisation géographique). La question se posera davantage pour les motos anciennes, utilisées comme base de préparation pour des Cafés racer, dont l’année de mise en service, la marque ou encore le kilométrage nécessitent de sélectionner une huile appropriée.
Minérale, semi-synthétique ou synthétique, monograde ou multigrade, viscosité, normes API et JASO, voici un point complet sur les spécificités de l’huile moteur moto pour vous aider à choisir sans risquer de vous tromper.
Sommaire
- À quoi sert l’huile moteur ?
- Classification des huiles : normes SAE, API, JASO
- Les différentes catégories d’huiles moteur
- Les huiles monogrades et multigrades
- Les additifs chimiques
- Indice de viscosité : bien choisir son huile moteur
- Ajuster la viscosité à son usage
- Huiles moteur 2 temps et 4 temps
- Prix des huiles moteur chez Blackpines.fr
- Choix d’une huile moteur moto : ce qu’il faut retenir
À quoi sert l’huile moteur ?
Indispensable au fonctionnement du moteur, l’huile lubrifie chacune des pièces le composant. Elle les enrobe d’un film protecteur dont les propriétés réduisent l’usure provoquée par le frottement des pièces métalliques en mouvement et garantit l’étanchéité de la segmentation et des sièges de soupapes.
Elle contribue également au refroidissement des pièces soumises aux très hautes températures générées par la chambre de combustion et le piston.
Autres rôles de l’huile moteur : protéger de la corrosion, entretenir et maintenir les performances du moteur en filtrant les poussières, résidus et impuretés accumulés au fil des kilomètres.
C’est pourquoi, afin de préserver votre moto et assurer son bon fonctionnement, il est préconisé de :
- vidanger une fois par an, à adapter selon l’usage (sportif) ou le nombre de kilomètres parcourus (> 6 000 km) ;
- vérifier le niveau d’huile, et sa couleur ;
- mettre la quantité d’huile recommandée, ni moins ni plus.
Classification des huiles : normes SAE, API, JASO
Society of Automotive Engineers (SAE)
Elle répertorie les huiles moteur monogrades et multigrades selon leurs caractéristiques de viscosité. (10W40, 5W30, etc.)
La norme SAE ne définit pas la qualité de l’huile, mais uniquement les informations sur sa viscosité. Elle se divise en deux catégories : le démarrage à froid « 10W » et le fonctionnement à chaud « 40 ». La lettre W précise les performances de l’huile en période hivernale.
American Petroleum Institute (API)
L’API distingue les huiles pour moteurs essence (S) et moteurs diesel (C). La lettre qui suit permet de connaître la qualité du lubrifiant, en regard de son année de conception. Par conséquent, plus elle se situe loin dans l’alphabet, plus récente elle est, et de meilleure qualité. « SN » indique ainsi une huile d’une qualité supérieure à « SM ».
- 1996 : API SJ
- 2001 : API SL
- 2007 : API SM
- 2010 : API SN
- 2020 : API SP
Japanese Automotive Standards Organization (JASO)
Elle définit les critères des huiles pour les moteurs des véhicules à deux-roues. Des exigences élevées sont imposées sur le comportement de friction pour les motos à embrayages à bain d’huile, sur la stabilité au cisaillement et l’attitude de l’huile à la combustion.
- Moteurs 4 temps :
- MA : pour motos avec embrayage à bain d’huile ;
- MA 2 : pour motos avec boîte de vitesse à embrayage humide ;
- MB : pour motos sans embrayage à bain d’huile ;
- Moteurs 2 temps :
- FB : faible nettoyage, combustion incomplète ;
- FC : nettoyage élevé, combustion quasiment complète ;
- FD : nettoyage optimal, combustion complète.
Les différentes catégories d’huiles moteur
l’huile moteur est une combinaison entre une base et des additifs chimiques. Trois bases sont à distinguer : minérales, semi-synthétiques et synthétiques.
L’huile moteur minérale
L’huile minérale est l’huile de base la plus ancienne et la plus simple. Cette huile, dite conventionnelle, est obtenue à partir du raffinage de pétrole brut (mélange d’hydrocarbures saturés).
L’huile brute est chauffée et décomposée par distillation. Suivent les phases de raffinage et de déparaffinage permettant d’écarter les composants indésirables (l’ajout ultérieur d'additifs spécifiques réduira ou éliminera ceux restants).
La dernière étape, l’hydrofinissage, augmente la stabilité au vieillissement en alimentant le raffinat (produit pétrolier raffiné) en hydrogène.
L’huile minérale, moins chère, s’encrasse plus rapidement et n’est pas recommandée pour les moteurs atteignant des températures de fonctionnement élevées. Elle convient plus aux anciennes motos, à refroidissement par air, aux moteurs pourvus d’une lubrification séparée (moteur, transmission). Elle peut également être employée pour effectuer un rodage.
La version améliorée de l’huile minérale, l’huile minérale hydrocraquée, si elle gagne en performance n’en est pas pour autant conçue en laboratoire. Le terme huile de synthèse, utilisé par certains fabricants peut dès lors prêter à confusion.
À savoir : en période hivernale, moteur froid, l’huile minérale sera plus longue à devenir fluide.
L’huile semi-synthétique
Mélange d’huile minérale et d’huile de synthèse hydrocraquée, l’huile semi-synthétique est modifiée chimiquement. Plus robuste que l’huile minérale et l’huile minérale hydrocraquée, elle profite de performances supérieures sans toutefois égaler celles des huiles 100 % synthétiques.
D’un prix intermédiaire, elle s’adapte à la plupart des motos et aux différentes températures.
L’huile moteur 100 % synthétique
Elle est élaborée à partir d’un processus de fabrication complexe (recomposition des chaînes de molécules du naphte) qui en font une huile plus chère. Plus homogène, bénéficiant d’une excellente durée de vie, elle offre une meilleure résistance aux fortes températures. Son prix plus élevé est de fait compensé par une période d’emploi 2 à 3 fois supérieure à une huile minérale.
L’huile 100 % synthétique garantit des performances optimales grâce notamment à une remarquable stabilité thermique et une capacité de nettoyage importante (à noter qu’elle génère également moins de dépôts résiduels dans le moteur).
Les écarts de température ont peu d’influence sur sa viscosité et elle s’oxyde moins. Sa fluidité permet, à basse température, de mieux protéger le moteur lors du démarrage, en réduisant la friction.
Les propriétés des huiles 100 % synthétiques répondent idéalement aux contraintes de motos de compétition dont les moteurs tournent à des régimes élevés, supérieurs à 10 000 tr/min (routières, sportives, motocross).
Cependant, pour une moto fonctionnant sur des régimes inférieurs, moins de 6 000 tr/min, il est préférable d’orienter son choix vers une huile semi-synthétique pour de meilleurs résultats. En effet, l’huile 100 % synthétique adhère fortement aux parois pour former une couche lubrifiante empêchant le bon refroidissement du piston à faible régime.
Les huiles monogrades et multigrades
Afin de choisir son huile moteur moto sans se tromper, il est nécessaire de distinguer les huiles moteur monogrades, uniquement minérales des huiles multigrades minérales, ou synthétiques.
L'huile multigrade
Améliorées par l’ajout, notamment, d’additifs, les huiles multigrades proposent une réelle polyvalence à l’usage grâce à une bonne fluidité à basse température alliée à la capacité de rester assez épaisses à haute température.
Les additifs à base de polymères, contenus dans les huiles multigrades, limitent les différences de fluidité provoquées par les températures froides ou chaudes. Elles peuvent, à la différence des huiles monogrades, être utilisées tout au long de l’année.
Lorsque le moteur refroidit, l’huile redescend dans le carter. Au démarrage de la moto à froid, il faudra quelques microsecondes pour que l’huile se répande suffisamment dans les parties du moteur devant être lubrifiées. Les huiles multigrades offrent l’avantage de bénéficier d’une bonne fluidité à basse température, au contraire des huiles monogrades.
Les pièces du moteur sont de fait lubrifiées dès le démarrage, évitant ainsi les risques d’usures prématurées liées aux frottements à sec des pièces en mouvement.
L’huile monograde
Ce type d’huile ne dispose que d’un nombre unique en regard des normes habituelles SAE. Elle aura ainsi soit une dénomination SAE 40 pour l’indication à chaud, soit SAE 10W pour une indication à froid.
De fait, l’huile monograde est moins polyvalente et se destine soit à un usage estival soit hivernal. Charge à l’utilisateur d’adapter son huile en fonction de la saison d’usage de la moto.
L’huile minérale sans additifs voit sa viscosité évoluer plus rapidement selon la température. Au fur et à mesure que le moteur va monter en température, l’huile monograde va se fluidifier et à l’inverse, devenir visqueuse au fur et à mesure du refroidissement.
D'où la nécessité de choisir une huile plus fluide à basse température en hiver, et éviter de démarrer avec un lubrifiant figé. Au contraire, en été, il est important de bénéficier d’une huile plus visqueuse afin de prévenir l’altération de ses propriétés de lubrification.
Nous l’avons vu, l’huile monograde étant une huile minérale, elle profite d’un prix inférieur à une huile multigrade. Son absence d’additifs la destine particulièrement aux véhicules anciens comme ceux ne possédant pas de filtre à huile.
Les additifs chimiques
Pouvant atteindre 30 % de la composition des huiles moteur modernes, le taux d’additifs ajouté à l’huile de base permet de perfectionner certaines de ses propriétés ou d’en créer de nouvelles (anticorrosion, antioxydant, détergent, dispersant, etc.). D’autres agissent sur le point d’éclair, le point d’écoulement ou encore sur le risque de grippage à pression élevée.
Deux types d’additifs sont à distinguer :
- les additifs opérant sur l’huile de base : optimisation du point d’écoulement, de la viscosité, antimousse ;
- les additifs agissant sur la surface des matériaux : amélioration de l’adhérence, du coefficient de friction.
Quelles propriétés de l’huile sont modifiables avec des additifs ?
Elles sont nombreuses, mais parmi celles modulables par l’adjonction d’additifs peuvent être citées pour exemples :
- le comportement à froid ;
- la résistance au vieillissement ;
- le rapport entre la viscosité et la température ;
- la protection contre la corrosion.
Certaines caractéristiques nécessitent impérativement l’usage d’additifs pour être transformées :
- la dissolution des saletés ;
- la dispersion ;
- les propriétés haute pression ;
- l’antimousse.
D’autres, par contre, ne peuvent être modifiées par des additifs :
- la désaération ;
- le pouvoir hydrofuge.
Indice de viscosité : bien choisir son huile moteur
Mis au point par la SAE, les indices de viscosité doivent être respectés par les fabricants d’huiles moteur (5W30, 10W40, etc.).
À savoir : plus l’indice de viscosité est élevé, plus la viscosité reste stable dans une large plage de température.
Alors qu’une huile s'épaissit au fur et à mesure de son refroidissement, à contrario, sa viscosité diminue avec l’augmentation de la température. Elle doit cependant rester suffisamment visqueuse pour maintenir un film protecteur sur les pièces du moteur, tout en demeurant assez liquide pour circuler correctement.
L’indice de viscosité, par exemple 10W40 est symbolisé par deux valeurs séparées par la lettre W (Winter, hiver). Le « 10 » précédent la lettre W, représente l’indice de viscosité, moteur à froid. Celui de droite, « 40 » indique l’indice de viscosité du moteur à chaud.
Plus le chiffre correspondant à l’indice de viscosité à froid (valeur à gauche du W) est proche de 0, plus l’huile sera fluide et adaptée au démarrage à froid. À l’inverse, plus il sera élevé, plus elle sera visqueuse.
Température limite pour l’huile moteur (plus la température est basse, plus l’huile doit être fluide) :
- SAE 0W : - 40 °C
- SAE 5W : - 35 °C
- SAE 10W : - 30 °C
- SAE 15W : - 25 °C
- SAE 20W : - 20 °C
- SAE 25W : - 15 °C
Ajuster l’indice de viscosité à son usage
La règle est avant tout de respecter les préconisations du constructeur. Ensuite, des ajustements peuvent être effectués selon le lieu géographique (climat), l’utilisation de la moto (sport, performance, tourisme, urbain), son ancienneté, son kilométrage.
Ajustement de l'indice à froid
Il est primordial que l’huile moteur reste suffisamment fluide pour être gérée facilement par la pompe et protéger efficacement les pièces en mouvement, en particulier au moment du démarrage à froid. La température extérieure est de fait un critère important, d'autant plus si votre moto passe la nuit dehors, dans une région où les températures sont régulièrement basses.
Si la 10w40 répond au climat tempéré, elle peut être remplacée par la 5w40 ou 5w50 dans les régions avec des hivers rigoureux.
Ajustement de l'indice à chaud
Afin de répondre aux exigences des moteurs atteignant des régimes élevés, optez dès lors pour un indice à chaud d’au moins 50 ou 60 pour un usage en été ou la température extérieure s’additionne à celle du moteur.
Pour les motos avec un kilométrage élevé, il peut être intéressant d’augmenter l’indice, par exemple, passer de 30 à 40, et compenser ainsi le jeu provoqué par l’usure des pièces grâce à une huile plus visqueuse. (Notez qu’une consommation d’huile anormale peut être un signe de nécessité de changement d’indice.)
Huile moteur 2 temps et 4 temps
En plus des informations liées à son type et sa viscosité, l’huile doit être adaptée aux moteurs 2 temps (2T) ou 4 temps (4T). L’indication 2T ou 4T sera nécessairement présente sur les bidons.
Si dans un moteur 2 temps l’huile est brûlée avec le carburant, dans un moteur 4 temps elle demeure dans le circuit carter/pièces.
Prix des huiles moto chez Blackpines.fr
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Huiles Putoline et Petronas pour moteurs 2 temps | ||
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Huiles Putoline et Petronas pour moteurs 4 temps | ||
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huile minérale 4T | à partir de 12,90 € | |
huile semi-synthétique 4T | 11,90 € <> 16,90 € | |
huile synthétique 4T | 16,50 € <> 19,90 € |
Choix d’une huile moteur moto : ce qu’il faut retenir
En premier lieu, respectez les préconisations du constructeur. Ensuite, procédez si nécessaire à des ajustements selon votre conduite, votre utilisation, votre zone géographique, l’âge et le kilométrage de votre machine.
Pour faire simple, vous vivez dans un climat tempéré, vous pilotez une moto standard et roulez plus régulièrement sous les 9 000 tr/min, optez pour une huile semi-synthétique 10W40. Si vous êtes dans une région soumise à des baisses de température importantes, passez en 5W40 ou 5W50. En été, indice 50 à 60.
Pour un usage au-dessus de 9 000 tr/min préférez des huiles synthétiques qui répondront complètement aux exigences de performances du moteur.
Enfin, si vous possédez une moto ancienne, l’huile minérale sera la bonne solution pour votre moteur.
Pour les motos affichant un kilométrage honorable, n’hésitez pas à monter l’indice de viscosité à chaud pour faciliter la protection des pièces, par exemple, passer de 30 à 40.
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Intéressant et pas trop long à lire, accessible pour un bidouilleur. Merci.
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